À travers « Dix ans d’incertitudes », premier roman du jeune écrivain, M. KAKAM Christian, met en évidence certains comportements, au sein de la famille Bamiléké, pour faire face aux difficultés économiques et à la quête du bien-être, comportements qui impactent les relations familiales.
Dans cet ouvrage, la première difficulté nait du projet de mariage de Mlle Suzanne, fille de du notable Sodouncha et de son épouse Njawé. Les parents ont retenu pour gendre, un riche commerçant, qui en contrepartie, pourrait à travers la dot et les divers dons, améliorer sensiblement les conditions de vie du chef de famille, de ses épouses et même des oncles et cousins de la mariée.
Malheureusement les parents n’ont tenu aucun compte de l’avis de Suzanne qui nourrit un secret sentiment amoureux pour Jean-Paul, un jeune étudiant, sans ressources mais qui ouvrirait les perspectives d’un avenir prometteur pour un jeune couple.
Un autre passage de l’ouvrage aborde le problème de la succession dans les familles polygamiques qui étaient courantesl, surtout pour les notables. Dans cette région, le successeur est seul maître de l’héritage laissé par son défunt père. Il dépend de lui de déterminer la part à attribuer à ses frères (les filles étant généralement exclues). Chez Sodoumtcha, chaque femme analyse l’attitude du père vis-à-vis des fils de ses co-épouses. Le moindre geste en faveur de l’un ou l’autre, est scruté comme indicateur de sa préférence pour la succession. Cette surveillance peut à la limite conduire à vouloir éliminer un candidat à la succession. En arriveront-ils à ce cas extrême ou va-t-on éviter le pire ? L’auteur aborde aussi un aspect des conflits de génération entre les parents et enfants. Papa Sodoumtcha ne doute pas un seul instant que la meilleure éducation pour ses enfants doit aboutir à leur la fidélité envers la tradition ancestrale. Mais il n’a pas dérogé à la mode qui consiste désormais à envoyer les enfants dès leur bas âge à l’école des blancs. Pour quel résultat ? Son fils Koueta a réussi brillamment à l’école. Diplomé ingénieur agronome, il est en mesure de révolutionner les techniques agricoles des villageois et ainsi d’améliorer leurs conditions de vie. Son père n’en est pas peur fier. Mais son succès scolaire a fait de Koueta un virulent critique des pratiques traditionnelles en vigueur dans la famille. Pire encore, il a abandonné son métier d’agronome, pour s’engager sans réserve dans l’une de ces multiples religions qui germent tous les jours dans ce pays. Ce comportement n’est guère apprécié dans la famille ; au-delà, c’est la survie de nos traditions qui est remise en cause, face aux assauts des cultures étrangères. Malgré tout, le notable Sodoumtcha doit au minimum reconstruire l’unité et la réconciliation familiales. Comment ? L’auteur consacre une partie de l’ouvrage à l’exorde rurale. Dans le passé, cette exode dépouillait le milieu rural de ses forces vives et engorgeait les villes d’une cohorte de jeunes sans emploi. Aujourd’hui, on assiste davantage à l’exode vers l’Occident. M. KAKAM nous propose un débat sur ce thème. Il revient à chacun de prendre position sur ce qui pour les uns constitue une calamité, pour les autres, le nouveau chemin vers l’élévation du niveau de vie personnel des jeunes, diplômés ou non. En résumé, l’auteur nous invité à réfléchir sur le devenir de nos traditions, voire sur notre de destin comme peuple. Sommes-nous prêts à y prendre part pour dégager les voies et moyens de notre survie ? Si ce débat vous interpelle, lisez ce livre. Vous pouvez l’acquérir en contacter l’auteur dont voici les coordonnées : E-mail : webkakam@gmail.com Téléphone : (237) 683738225 |
« Ten years of uncertainty » Through « Ten Years of Uncertainty », the first novel of this young writer, Mr. KAKAM Christian highlights certain behaviors, within the Bamileke family, to face the economic difficulties and the quest for well-being, behaviors that impact family relationships. In this book, the first difficulty arises from the marriage project of Miss Suzanne, daughter of the notable Sodouncha and his wife Njawé. The parents have retained as a son-in-law, a rich merchant, who in return, could through the dowry and various donations, significantly improve the living conditions of the head of the family, his wives and even uncles and cousins of the bride. Unfortunately, the parents ignored Suzanne’s advice, who nourished a secret love sentiment for Jean-Paul, a young student with no resources but who would open the door to a promising future for a young couple. Given the reluctance of his daughter, Papa Sodoumcha, in the name of parental authority, used violence for no result. Because Suzanne joined by night her lover in the city, away from her parents. Faced with this situation, many questions arise: is mom Njawé complicit in this act of rebellion? How will react Mr. KAMGA, the rich businessman, recently ennobled, deeply hurt who will be eager to avenge the affront? Mr Sodoumcha, moreover notable, will undoubtedly have to repay the largesse already obtained and consumed; can he afford it? A violent storm is announced between the two families; the tone is already rising and the village chief has heard the echoes of it. Anxious to quell this quarrel between his high ranking notables, he must take the initiative to calm the game and avoid the storm.
The author also addresses an aspect of generation conflicts between parents and children. Papa Sodoumcha does not doubt for a moment that the best education for his children must lead to their fidelity to the ancestral tradition. But he is not used to derogating from the fashion that now consists of sending children from an early age to Western school. For what result? His son Koueta succeeds brilliantly at school. Graduate agronomist, he is able to revolutionize the agricultural techniques of the villagers and thus improve their living conditions. His father is so proud of it. But his academic success has made Koueta a virulent critic of traditional practices in the family. Worse still, he abandoned his job as an agronomist, to engage wholeheartedly in one of his many religions that germinate every day in this country. This behavior is hardly appreciated in the family; beyond that, the survival of our traditions is challenged by the onslaught of foreign cultures. Nevertheless, the notable Sodoumcha must at least rebuild family unity and reconciliation. How?
In summary, the author invites us to reflect on the future of our traditions, even our destiny as a people. Are we ready to take part in it to identify the ways and means of our survival? |